Un jour votre enfant a commencé à ramener de moins bonnes notes de l’école et a semblé perdre sa motivation. Il est moins gai et semble ne plus arriver à suivre les cours. Vous n’êtes pas les seuls à vivre ce genre de scénario assez commun. Peut-être serez-vous intéressé de comprendre le rapport entre cerveau, apprentissage et affectivité, expliqué par les neurosciences modernes et rapporté par Dr. Catherine Gueguen, pédiatre et auteur du livre « Pour une enfance heureuse ».
L’hippocampe, structure du cerveau au coeur de tout apprentissage, est particulièrement sensible au stress et à la détresse émotionnelle.
En réponse à ce stress, le corps humain sécrète du cortisol. Cette hormone met beaucoup de temps à se résorber dans l’organisme. Le cortisol en trop grande quantité agresse les neurones de l’hippocampe. Il freine la multiplication de ces neurones, diminue leur nombre et peut les détruire, ce qui a un effet désastreux sur l’apprentissage et sur la mémoire. De plus, le cortisol active l’amygdale, autre structure du cerveau, appelée aussi « centre de la peur ». Le stress et la détresse émotionnelle vont donc paralyser l’esprit par la peur et rendre la personne incapable d’écouter ou d’apprendre. Elle ne mémorise dans son amygdale que ces émotions de peur et d’angoisse et n’enregistre rien dans son hippocampe.
Il arrive souvent, que face à un enfant qui ne comprend pas quelque chose, un parent ou un professeur mette la pression.
Il s’énerve, crie ou dit par exemple : « On a déjà vu ceci il y a plusieurs semaine, tu ne t’en rappelles déjà plus ! Tu est vraiment nul ! Pas étonnant que tu ne sache toujours pas lire. Ce n’est pourtant pas difficile. Si tu ne sais même pas lire, tu n’arriveras jamais à rien. Il faut que tu t’y mettes et mieux que ça. ». Quand un adulte parle de la sorte à un enfant, celui-ci va entrer en stress, en détresse émotionnelle, va sécréter du cortisol et sera incapable, le temps que le cortisol se résorbe, d’apprendre quoi que ce soit. Malheureusement, le stress est souvent présent dans les classes à cause de la peur du regard de l’autre ou de paraître nul face aux camarades, aux professeurs ou aux parents. Tous ces sentiments sont contre productifs et altèrent les capacités d’apprentissage. Et c’est souvent un cercle vicieux : quand l’enfant a peur, il apprend mal, il a de mauvaises notes, il se sent nul et ne veut plus aller en classe.
A l’inverse, plus l’apprentissage baigne dans une atmosphère bienveillante et encourageante pour l’enfant, meilleures seront sa mémorisation et sa compréhension.
Il a été montré par Dr. Michael Meaney, que la qualité et la quantité de soins maternels et le contact rassurant stimulent la création de récepteurs aux gluco-corticoïdes, qui à leur tour diminuent l’exposition des neurones de l’hippocampe aux effets délétères du cortisol.
De manière plus générale, comme je l’écrivais dans l’article « Aimer efficacement », plus le réservoir d’amour d’un enfant est plein, plus il apprendra efficacement.
Cathérine Gueguen explique que déjà tout petit, un enfant a un besoin primordial d’être réconforté avec calme et tendresse quand il est en proie à un chagrin, une angoisse, un stress ou une peur. Sans réponse du parent, si l’enfant est laissé seul avec ses émotions négatives ou si le parent ajoute du stress en criant ou en l’humiliant davantage, les différents circuits du stress vont être stimulés. Si ce genre de réponse est prédominante dans la petite enfance, les effets sur le cerveau sont importants et permanents, avec des conséquences pour l’enfant et l’adulte en devenir sur la gestion de ces émotions, son bien-être social et ses capacités cognitives (diminution du volume de l’hippocampe).
Faber & Mazlish l’ont compris empiriquement bien avant que les neurosciences modernes le démontrent.
C’est pourquoi nous apprenons dans les ateliers de Papoose.ch, à rester positifs en toutes circonstances, à choisir les mots pour corriger sans blesser. Il est toujours possible de faire un compliment, même à l’enfant qui a passé une demi-heure à résoudre un problème mathématique simple sans y arriver. Complimentons sa persévérance, par exemple. Mais au-delà du compliment, c’est la confiance répétée dans la valeur de votre enfant, qui s’exprime tout les jours, c’est l’image que vous reflétez de lui, qui va lui permettre de faire face aux critiques délétères. C’est votre présence, votre chaleur et vos mots justes qui vont lui permettre de passer à travers des moments de stress difficiles à gérer lui-même. Papoose.ch propose des ateliers de communication positive Faber & Mazlish pour les parents. Il existe également un atelier Faber & Mazlish pour les enseignants, basés sur cette constatation qu’un bon apprentissage n’est possible qu’en respectant chacun et en bannissant les méthodes éducatives basées sur le stress et la peur. Si vous êtes intéressé, contactez-moi sur le site www.papoose.ch.
Référence: Catherine Gueguen « Pour une enfance heureuse », Robert Laffont, 2014
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